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jeudi, décembre 01, 2005

Le Robinier : arbre de l'année 2005


Il est l'un des représentants ligneux de la sous-famille des Fabacées - S(5)P1,2,(2) A10 G1- de la super-famille des Légumineuses (avec les Mimosacées et les Césalpinacées.) Les Fabacées comprenant elles-même plus de 12000 espèces.

Originaire du continent américain, il a été introduit et utilisé (et l'est encore....) pour sa capacité à fixer rapidement et solidement les sols pentus ou instables grâce à ses puissantes racines (une de ses caractéristiques est qu'il rejette facilement de souche et drageonne abondamment....)

Une remarque à propos de son système racinaire puissant mais superficiel voire franchement traçant, est ce qui est caractéristique de la famille des Fabacées, à savoir l'établissement avec une variété de bactéries du genre Rhizobium, d'une symbiose qui donne naissance, au niveau du chevelu racinaire, à des sortes de petites "tumeurs" blanchâtres appelées "nodosités" par lesquelles l'arbre est en mesure de fixer l'azote atmosphérique pour l'utiliser directement pour son alimentation et celle des essences qui poussent aux alentours. En effet, en échange des glucides de l'arbre, les bactéries symbiotiques fournissent de l'azote assimilable -soit des acides aminés et des protéines. Cet enrichissement du sol en matières nutritives en font une essence qui se contente de peu comme sol et qui l'amende prodigieusement.... une espèce pionnière de tout premier plan !

Sa silhouette élancée et sa cime irrégulière, procurant un couvert léger par son feuillage clairsemé est coutumière de nos terrils, de nos bords de routes et voies de chemin de fer. Son tronc massif, à l'écorce très marquée (de plus en plus avec l'âge), souvent couvert de loupes impressionnantes est remarquable et abrite une micro-faune très diversifiée.



Ses feuilles composées imparipennées (aux folioles parfois mucronnées ou au contraire échancrées) sont le siège d'une réaction photosensible à classer au nombre des rythmes circadiens, appelée photonastie (voir infra). La base du pétiole comprend 2 doubles épines, étant en fait des stipules transformées qui ne se rencontrent guère que sur les plus jeunes rameaux. Elles abritent entre elles les minuscules bourgeons. La fane est utilisée dans certaines régions comme fourrage, mais il faut savoir que si elles sont sans danger pour les chèvres et les moutons, elles ne sont tolérées ni par les vaches, ni par les chevaux.....En effet, de nombreuses parties de la plante sont toxiques principalement en cause de la présence de robine, un alcaloïde puissant au pouvoir émétique et laxatif qui aurait en outre le pouvoir d'agglutiner les globules rouges.


Ses fleurs en grappes pendantes sont hermaphrodites, lesquelles peuvent s'autoféconder certes mais le plus gros du travail est effectué par les insectes, en particulier les abeilles qui nous donnent le célèbre "miel d'acacia". Les fruits, des gousses plates contiennent une douzaine de minuscules graines noirâtres (il en faut 50 000 pour faire le kilo !). Elles sont riches en protéines et constituent un apport alimentaires non négligeable ainsi furent-elles utilisées par les Indiens d'Amérique après les avoir fait bouillir....

En tant qu'essence pionnière comme dit précédemment, donc héliophile, elle est assez ubiquiste : tout sol lui est bon, qu'il soit argileux, limoneux, sablonneux, calcaire, gréseux, schisteux, riche ou pauvre pour autant qu'il ne soit pas engorgé ou trop mal drainé car cette situation inconfortable (pour beaucoup d'essences du reste...) est susceptible d'induire la pourriture du coeur. Par ailleurs, du point de vue stationnel, si l'arbre plus âgé est assez insensible au froid, les jeunes arbres restent assez sensibles aux gelées précoces qui risquent d'anéantir les bourgeons et les pousses à peine aoûtées. Inversément, une sécheresse excessive risque d'amener une attaque d'Armillaria mellea qui lui sera tout autant dommageable ! Mais en principe, seuls les arbres les plus âgés y seraient sensibles.

Quoiqu'il en soit, s'il a résisté aux maladies et ravageurs, il pourra donner un bois - que l'on ne peut pas considérer comme noble - encore que durable, élastique, ayant de bonnes qualités mécaniques, donnant un beau rendement une fois poli...et d'une extraordinaire résistance à l'humidité. Il donnera tout à la fois des piquets de clôture (attention aux clôtures destinées au vaches et chevaux - voir ce qui a été dit de la toxicité) , des tuteurs, des manches d'outils et des billes de chemin de fer, mais aussi de bons meubles d'extérieur (alternative intéressante aux bois tropicaux) , d'intérieur, de parquet ou d'éléments de structures. Sa résistance à l'humidité lui a valu une large utilisation en construction navale et même en conchyliculture ! Sans oublier qu'il a sa place en tournerie, en plaquage et en bois de chauffage.


Actuellement il est la troisième essence feuillue à croissance rapide, la plus plantée au monde....

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