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samedi, juillet 08, 2006

Les Sureaux

En cette pleine période de floraison, quoi de plus normal que d'évoquer les Sureaux...

Le genre comprend, en effet, environ 25 espèces d'arbres ou arbustes mellifères, caducs ou persistants, à fruits rouges ou noirs, originaire des zones tempérées.

L'origine même du nom du genre est controversée : elle pourrait venir du grec "Sambuke" du nom d'une harpe triangulaire mais aussi de flûtes confectionnées avec le bois de l'arbre (Sambuca en latin) et partant donné à l'arbre lui-même. Mais il pourrait venir également du latin "Sandix", littéralement "plante qui colore", ce qu'en firent d'ailleurs les anciens qui se servaient des fruits pour colorer le vins, les tissus mais aussi les cheveux...

Se déclinant chez nous sous diverses identités : Sambucus nigra, S. racemosa, S. ebulus, il présente diverses foliations : des feuilles composées imparipennées aux folioles simplement dentées à celles franchement découpées de S. nigra 'laciniata'; il présente une constante : son écorce grisâtre largement lenticellée.

Comme ses cousins de la famille des caprifoliacées, le sureau hièble ou Hyèble, a la forme d'un sous-arbrisseau. Il part d'une souche vivace et rhizomateuse d'où émanent de grandes tiges herbacées, cannelées et glabres (dépassant rarement deux mètres), aux feuilles composées imparipennées et dont les folioles sont dentées et acuminées. Tiges et feuilles sont très malodorantes et rendent la confusion impossible.La floraison s'étend de juin à juillet à laquelle suivra la fructification dès septembre jusqu'en octobre. Les grappes de fruits sont alors dressées alors que chez le sureau noir, elles sont pendantes (et non des grappes mais des ombelles voire des cymes...) Il affectionne tout particulièrement les sols argilo-calcaires où il a tendance à devenir envahissant. Sa moëlle est blanche comme le sureau noir.

Après cette digression concernant une variété qui n'est que très localement abondante, revenons à S. nigra qui reste le plus courant. Son écorce lenticellée et ses inflorescences en cymes ombelliformes sont omniprésentes. Sa moëlle blanche de grande dimension est utilisée en biologie pour réaliser des coupes anatomiques. Les rameaux ne se lignifieront souvent que la seconde année. Au fur et à mesure qu'ils vieillissent, la substance s'en retire permettant ainsi à certains hyménoptéres comme les abeilles solitaires d'y effectuer leur ponte...

Fleurs et fruits contiennent des tanins, une essence et un glucoside (la sambunigrine), les feuilles et l'écorce renfrement un alcaloïde : la sambucine.

Intégrée aux pratiques horticoles, l'utilisation des feuilles après macération dans l'eau, est préconisée pour éloigner pucerons et chenilles qui ne supportent pas la pulvérisation de la bouillie ainsi obtenue. Excellent également pour traiter une attaque de mildiou. Voilà un anti-parasite naturel et bon marché particulièrement efficace...

Les fruits quant à eux font le régal des oiseaux tant les hivernants que les migrateurs, comme la grive musicienne et les fauvettes qui s'en gaveront avant leur départ.

Leur bois est d'assez peu d'intérêt sylvicolement parlant, n'était-ce éventuellement comme bois de chauffage, mais aussi pour la facture d'instruments de musique ou de sifflets. Il a été utilisé occasionnellement dans la tabletterie et par les tisserands pour fabriquer des bobines.

A l'instar d'autres arbres à fruits, il a été systématiquement ravagés par les agriculteurs voulant se débarasser des haies qu'ils composaient et c'est d'autant plus regrettable qu'il participe activement à la diversification écologique tout en offrant abri et couvert à la faune. Ainsi, comme il a été dit, certains insectes y installeront leur nid (abeilles solitaires); d'autres y passeront l'hiver à l'abri (dermaptères.....); d'autant que le débourrement précoce des bourgeons assurera le premier biotope utilisable par les insectes au tout début du printemps.

Le garde-chasse et le sylviculteur l'utiliseront avec bonheur pour établir un gagnage ligneux qui sera naturellement recépé et permettra à une faune diverse (non exclusivement cynégétique) de s'y développer Utilisé en bourrage bas, il accompagnera les essences objectif en permettant leur éducation et favorisant leur élagage naturel... N'oublions pas qu'il se resème facilement et se bouture tout aussi aisément.

Il se révèle enfin de tous le plus ubiquiste : pratiquement tous types de sol lui conviennent, en plein soleil comme à mi-ombre pour autant que le bilan hydrique ne soit pas trop important : ce n'est pas l'aulne glutineux quant même...!

En altitude, on rencontrera plutôt S. racemosa, aux fruits en grappes rouge corail et à la moëlle brune.

On les retrouvera en association avec, entre autres, la surelle, le framboisier, le séneçon des bois, les fougères : mâle et femelle, le sceau de Salomon, le sorbier des oiseleurs, l'aspérule odorante, le hêtre, le sapin blanc.........



Condensé d'un travail remis à P. Balleux, pendant l'année scolaire 2004-2005, pour le cursus de Garde-Chasse.

1 commentaire:

capreolus a dit…

une petite remarque en passant et après relecture : généralement classés dans la famille des Caprifoliacées, certains auteurs les rangent en fait dans la famille des Adoxacées.... Selon quels critères : je n'ai pas trouvé !